
Les images Í outrance, ou quand l’art est en toute liberté
L’artiste plasticien tunisien Mourad Harbaoui tient une nouvelle exposition personnelle au Centre national d’art vivant de Tunis, au Belvédère jusqu’au 30 janvier 2013. Un nouveau rendez-vous avec un artiste exceptionnel épris de liberté et qui en est éperdument en quête.
Cette exposition occupe les deux niveaux de cet espace pictural et nous prend pour un voyage o͹ l’art est en toute liberté. Le plasticien utilise pour cela plusieurs techniques (huile, acrylique et techniques mixtes sur toile, dessins : fusain sur papier et tapisseries.) Il donne libre cours Í son imaginaire, partant de faits quotidiens qui le dérangent et qui le rendent triste quelque part. Sa folie créatrice l’accompagne. Ses œuvres en témoignent et demeurent en phase avec ce que vit le pays depuis le déclenchement de la révolution. Des tableaux comme : « Le peuple veut » ou « La manif » et « La foule », en témoignent. Trois autres intitulés : « Rach » renvoient aux événements vécus par la ville de Siliana o͹ les citoyens habitants de cette ville ont été attaqués Í la chevrotine. L’artiste, malgré tous les obstacles et autres antagonismes, nés malheureusement après la révolution, o͹ la liberté d’expression sous toutes ses formes est bafouée, continue son chemin. La figuration et l’abstraction se cÍ´toient dans une formidable osmose.
Les nus féminins sont plutÍ´t suggestifs et non point au premier degré de l’expression artistique. Les nus allongés ou debout, chantent la femme symbole de liberté et d’émancipation acquise depuis plus d’un demi-siècle. Des corps en fuite ou en abstraction sur des tableaux en divers formats, incitent Í la réflexion et Í la méditation. « Une peinture de couleurs, de lumière et de matière », comme le souligne le critique d’art tunisien Bady Ben Naceur dans son texte de présentation de l’exposition. Cette dernière vaut absolument le détour.
B.L.