Mͻsiqat: Les Fakirs de Ghorbanga

La soirée avec les Fakirs de Ghorbanga, groupe de musique mystique du Nord-Est de l’Inde...

Mͻsiqat: Les Fakirs de Ghorbanga

Les Fakirs de Ghorbanga

Le chant profond de l’ame

La soirée avec les Fakirs de Ghorbanga, groupe de musique mystique du Nord-Est de l’Inde, était exceptionnelle Í  tous les niveaux. Ce spectacle avait emballé une assistance nombreuse emportée par la musique envoÍ»tante de ces artistes, tous ages confondus et appartenant Í  une secte mystique : les Bauls de l’ancien Bengale, qui est aujourd’hui un état de l’Inde du Nord-Est jouxtant le Bengladesh. La fête religieuse s’annonçait-elle, tout doucement avec ce quintet qui avait chanté le Dieu créateur, en chants collectifs, ou en solo. Portant leur habit traditionnel et religieux Í  la fois, les musiciens et chanteurs annonçaient la couleur. L’un d’eux, qui avait les cheveux très longs, les faisaient « participer » dans la transe. Les morceaux se succédaient Í  un rythme lent et s’accéléraient au fur et Í  mesure que le temps passait. Les louanges au créateur, en langue indoue, faisaient apparaitre, tout de même, le nom d’Allah et de Mohamed, son prophète. Une transe joyeuse s’était installée sur scène et dans la salle ; o͹ plusieurs spectateurs qui tapaient des mains, se déhanchaient sur place, tout en suivant et en s’abandonnant aux rythmes de ces chants religieux, venus de très loin et touchant le fond de l’ame. L’apport des instruments traditionnels se faisait apparaÍ®tre avec l’usage de la dotara, un luth Í  cinq cordes et Í  tête d’oiseau, de l’harmonium, des jhuris, ou petites cymbales, du dholok (tambour) et de tabla. Une musique harmonieuse. Les chansons rituelles et religieuses, étaient assez rythmées pour exprimer un dévouement, une dévotion, un zeste métaphysique, o͹ l’expression des mots et de la musique s’en va atteindre des niveaux célestes. La purification de l’ame avait-elle lieu, en cette soirée sur le pic du mont du village mythique de Sidi Bou Saͯd ? Le mausolée du saint protecteur du village, était Í  quelques mètres et les chants divins se retrouvaient-ils dans le silence de la nuit ? La folie extatique était bien installée et la fête semblait sans fin.

B.L.