Ouverture de la 10è édition de « MÍ»siqat »

Farida Mohamed Ali, un voyage sur les ailes du Maqam irakien

Ouverture de la 10è édition de « MÍ»siqat »

Farida Mohamed Ali, un voyage sur les ailes du Maqam irakien

C’est avec un spectacle de la cantatrice irakienne Farida Mohamed Ali dédié au Maqam irakien que la dixième édition de MÍ»siqat », festival international de la musique traditionnelle et néo-traditionnelle, a démarré le 17 octobre au Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM), Í  l’ancien palais du Baron d’Erlanger, Í  Sidi Bou Saͯd. 

En présence de la ministre de la culture Latifa Lakhdhar et d’un public nombreux, mélomane et fidèle Í  ce rendez-vous annuel, la soirée a vite fait de dépasser le temps qui lui était imparti, tellement le chant et les improvisations tenaient et emportaient. Car cela faisait longtemps qu’on n’avait plus entendu ce genre de chant classique et combien populaire irakien, le  « Tchalghi baghdadi. » Mais ce chant semble aujourd’hui s’effriter après la disparition des grands maÍ®tres, ces interprètes mythiques qui étaient des vedettes Í  part entière dans les années soixante et soixante dix du siècle dernier. Il s’en est ajouté les bouleversements politiques, économiques et sociaux qui l’avaient réduit comme une peau de chagrin.

Farida Mohamed Ali, installée depuis quatre années aux Pays Bas, vu la situation dangereuse que traverse l’Irak, a crée une fondation pour la préservation des traditions du Maqam irakien. Accompagnée de son ensemble, elle interprète des fragments du riche répertoire du Maqam. Son orchestre, qui perpétue la tradition d’un ensemble classique, est formé de musiciens qui jouent uniquement d’instruments classiques, Í  l’instar du « OÍ»d », du « QanÍ»n » du « Tar » et du « Nay. » Avec une voix puissante, fluide et suave, Farida Mohamed Ali, avec un charisme et une allure qui rappellent ceux des grandes cantatrices d’antan, a su conquérir un public connaisseur de plus d’une chanson de son répertoire qu’il reprenait en chœur. Elle allait ouvrir avec un « Irtijal » (improvisation vocale) et une chanson dédiée Í  la Tunisie.

Farida Mohamed Ali le lui avait rendu en interprétant un bon nombre de chants du Maqam irakien et en offrant en cadeau une chanson tunisienne classique, en l’occurrence « Yalli bÍ´odik dhaya fikri» du répertoire de la Rachidia et qui avait été enregistrée par Saliha et Fethia Khairi. On voyait bien les rapprochements entre les Maqam « Charki » et « Tounsi. » Une soirée entassée de saveurs musicales en une soirée automnale et dans un cadre exceptionnel.

B.L.