Première au « Quatrième Art » du spectacle chorégraphique : « Ivresse des profondeurs » d’Imène Smaoui : Le corps dans tous ses états

Un public nombreux et attentionné, o͹ l’on remarquait la présence de metteurs en scène, de comédiens et de gens de la culture, a assisté le

Première au « Quatrième Art » du spectacle chorégraphique : « Ivresse des profondeurs » d’Imène Smaoui : Le corps dans tous ses états

Un public nombreux et attentionné, où l’on remarquait la présence de metteurs en scène, de comédiens et de gens de la culture, a assisté le 18 novembre à la salle du « Quatrième Art » à la première du spectacle chorégraphique : « Ivresse des profondeurs » dans une chorégraphie et une mise en scène d’Imène Smaoui.

Etait-ce là une pièce mimée sous une lumière tamisée ? Ou un chantier de travail chorégraphique où évoluent une dizaine de jeunes comédiens-danseurs presque entièrement dénudés ? Les avis étaient partagés à la fin de ce spectacle. Certains spectateurs trouvaient que l’émotion y manquait. D’autres n’y avaient rien trouvé. Cela a démarré très lentement et ce n’est qu’après dix bonnes minutes que les corps des danseurs venaient à bouger véritablement et à se lever, étendus qu’ils étaient sur la scène au milieu d’amas de papier et de sacs en plastique. Les corps s’élancent et deviennent dans tous leurs états. Un véritable désordre qui semblait venir mettre de l’ordre dans les idées des personnages féminins et masculins.

Ces derniers évoluent en mouvements essayant de faire leur chemin à travers des strates. Leur état est fragile et le contact de leurs corps a lieu. Ils s’aiment et se déchirent, se retrouvent et se séparent. Que cherchent-ils encore et en fait? Ils restent dans cet espace-limite à se chercher eux-mêmes, à se surpasser où leurs corps improvisent des mouvements. La musique et les chansons de Blues rythment les mouvements selon qu’ils soient lents ou rapides. Ces personnages ont-ils le Blues ? Ils occupent toute la scène. Ils marchent, s’arrêtent, se rencontrent, se séparent, courent, glissent, tombent et se relèvent. Est-ce là la représentation d’une réalité complexe ? Le comédien-danseur traduit alors l’absence de sens. L’énergie circule alors entre les acteurs.

Le spectacle finit après que l’une des danseuses descende lentement dans la salle pour aller chercher au fond un spectateur qui rejoindra le groupe sur scène. « L’ivresse des profondeurs » nous a laissés perplexes et sur notre faim, sans pour autant ne pas nous inviter à penser autrement les réalités de notre quotidien, un entre-deux parfois insupportable.

B.L.