Pure XS, le nouveau parfum de Paco Rabanne

Paco Rabanne est toujours lÍ  o͹ on ne l’attend pas. Iconoclaste, décalé, incontournable. Capturer son époque pour en prendre le contre-pied

Pure XS, le nouveau parfum de Paco Rabanne

Paco Rabanne maître du fantasme

Paco Rabanne est toujours là où on ne l’attend pas. Iconoclaste, décalé, incontournable. Capturer son époque pour en prendre le contre-pied. Un talent pour la provocation hérité de son créateur, et cultivé au second degré. Chez Paco Rabanne, la création est choc, toujours en rupture. Les parfums disent non au consensus et oui à tous les fantasmes.
La fabulous life en un claquement de doigt avec 1 Million et sa Lady. Le mythe du héros et de la déesse revisité par Invictus et Olympéa. Et enfin l’excès joué par la saga XS. En 1993, le parfum XS ouvrait la voie et revendiquait le désir sexuel, sans tabou. En 2005, c’est le fantasme de la rock star avec Black XS. En 2017, Pure XS signe le retour du sexe, ou plutôt de l’érotisme. Avec l’excès dans ses gênes.


Pure XS, l’excès à l’état pur

C’est un garçon qui a tout pour lui, excessivement. La fortune, la beauté, et la vie devant lui. Un bon parti. Il faut dire que l’héritier additionne les avantages, au plus que parfait. Elevé dans le manoir néo-gothique familial, il gravite entre toiles de maîtres et grands crus depuis sa plus tendre enfance, mais conduit vite. Homme de goût et d’esprit, le beau gosse est brillant. Un puits de culture et un esthète, manifestement. Si sa vie est une œuvre d’art à la hauteur de son destin, son corps l’est tout autant. Physique parfait, décontraction folle et gueule d’ange en supplément. Le bel héritier s’impose, naturellement. Et a un don pour aimanter les filles. Sans efforts. Devant tant de beauté, comment garder son sang-froid ? Surtout face à un homme qui ne s’offre pas. Et joue jusqu’à la limite.

Un fantasme incarné par un garçon excessivement parfait, et parfaitement indécent. Un héritier - inaccessible - qui appelle le sexe et l’envie. Double péché. Pure XS, c’est l’excès à l’état pur. Implicite, explicite. Et un pur fantasme.

Pure XS, c’est cette dualité entre un homme bien né et la puissance érotique qu’il dégage. A lui seul, il incarne les convenances et l’indécence, le vice et la vertu. Le tout s’entrechoque et c’est magnétique. Son nom ose les extrêmes. Pure comme la pureté de la beauté masculine, ou celle du désir. Le sexe suggéré, en un mot l’érotisme. XS comme le sexe. A l’envers. XS comme l’excès qui est au cœur de l’histoire. Le personnage, les réactions qu’il provoque, le parfum, qui oscille entre le frais et le brûlant.

Pure XS, le film



Quand un garçon inaccessible réveille les instincts les plus voyeurs

Moteur ! Du marbre noir et des candélabres, des toiles de maître et une impressionnante collection de livres anciens. La salle de bains de notre héritier plante le décor. Un boudoir cossu et immense où le moderne côtoie le baroque. La luxure est manifeste, le goût sans faille. Un homme entre, commence à se faire couler un bain et se déshabille. Plan serré sur ce corps affolant à moitié dévêtu. Une horde de filles l’épie et le déguste, à distance. Etat d’hypnose. Eblouies par tant de beauté, les filles se pâment sans pouvoir passer à l’offensive. Frustration. L’objet du péché est devant leurs yeux, si près, mais inaccessible. Obsession. L’héritier le sait, ou du moins le devine. Jeu délicieux. Face au miroir, il sourit l’air de rien et se parfume. A droite, à gauche, un peu plus bas… Réactions en chaine. Hystérie collective et évanouissements en clap de fin.

Conçu et monté comme un clip chorégraphié, le film publicitaire met en scène le fantasme sexuel avec une esthétique très travaillée dans un décor stylisé à l’excès. Sur le rythme lancinant de l’Habanera de Carmen, la musique de Bizet accompagne la montée en puissance du désir dans une dimension tragico-comique jusqu’à la scène finale : prends garde à toi ! L’humour - marque de fabrique de Paco Rabanne - traverse le film, et commence par l’inversion des genres : l’homme-objet est le sujet, pas la femme ! Clin d’œil au spectateur cette fois, le plan en plongée sur le décor : un film dans le film, nous sommes bien au théâtre. A souligner enfin : la charge érotique et métaphorique distillée tout au long du film. Symbole phallique par excellence et allégorie du péché originel, le serpent tentateur s’insinue dans les éléments de décor pour être révélé à la toute fin.

Aux commandes, on retrouve le talentueux Johan Renck. Après Lady Million, il s’agit de sa deuxième collaboration pour Paco Rabanne. Le réalisateur suédois fait partie de cette nouvelle génération d'artistes touche à tout. De la musique à la photographie en passant par le cinéma et la pub, Johan Reck s’est fait un nom grâce à son univers d’une beauté sombre aux frontières du gothique. L’esthétique scandinave…

Pure XS, la campagne photo



Auteur des campagnes Million - le fameux noir et blanc Hollywoodien - le grand photographe de mode Nathaniel Godberg revient avec un visuel très cinématographique. Dans une ambiance lumière en clair-obscur, l’héritier pose torse nu, veste négligemment jetée sur les épaules. Less is more. Son regard fier fixe l’objectif, avec une lueur d’ironie. Un appel ? Au premier plan, le flacon Pure XS apparaît. Derrière lui un serpent doré se dresse et trace un S. Une métaphore qui ne s’interdit pas l’emphase.

Francisco, héritier de l’érotisme

Pour donner un visage à son héritier, Paco Rabanne cherchait une personnalité qui incarne à elle seule le vice et la vertu, entre le romantisme d’un héros viscontien et le sex appeal d’un très-beau gosse. Francisco Henriques s’est imposé comme une évidence. Loin des canons virils et monolithiques, ce jeune mannequin de 22 ans dégage une force érotique troublante. Sa beauté racée et sa fraîcheur juvénile incarnent la masculinité : un charme puissant et une sensualité naturelle, une bouche expressive, une certaine nonchalance, et surtout cette candeur à faire tomber les filles.

Le flacon, objet de tous les désirs



Pour incarner l’érotisme fantasmé, le flacon a pris la forme d’une épure puissante, esthétisée, qui exprime à la fois l’excès dans son animalité et sa pureté. Cette dualité s’ancre sur un socle solide. Le verre est massif mais sculptural, taillé dans la forme d’un briquet culte. Détournement façon Rabanne. Le flacon s’ouvre en un clap, allumeur, pour un geste masculin. Capot laqué noir galbé, arêtes franches et pures. Un entrelacement de lignes nettes et fluides dans une ambiguïté assumée. Sur le verre, l’ambiance nocturne vient s’éclairer d’une lumière manifeste. Le bleu joue un dégradé du plus profond à l’électrique, et magnétise. L’or chaud signe le nom et se détache. Artifice incandescent, complémentaire du bleu. Royauté - ou noblesse - oblige. Affirmé et troublant, le flacon Pure XS est un très bel objet, qui se fait désirer.

Le parfum, un Oriental frais-brûlant

Pour la signature olfactive de Pure XS, Paco Rabane a fait appel au talent conjugué de deux parfumeurs chez IFF : Anne Flipo, créateur des fragrances Lady Million, Olympéa et Invictus entourée de Caroline Dumur. L’enjeu était de traduire olfactivement la sensation d’une peau qui frissonne de désir et brûle de plaisir. Cette idée de « frisson brûlant » a guidé le travail des parfumeurs pour aboutir à la composition de deux accords qui sont en confrontation et en synergie : un corps à corps entre deux excès contraires. Le jus devait également solliciter tous les sens. Le nez bien sûr, mais aussi les papilles et le toucher, comme un piège à sensations.

Pure XS est un oriental frais, vibrant et magnétique traversé par un va-et-vient permanent entre le froid et le chaud, le doux et l’intense. Deux sensations en tension qui se frôlent, s’attirent et se répondent.
Premier excès : une fraîcheur explosive. Affolement des sens en préliminaire et frisson à la bouche avec une overdose de gingembre presque glacé. Juteux, incisif, délicieusement aphrodisiaque. La relève est charnelle : verte onctuosité de la sève végétale, et thym très-masculin.

Deuxième excès et double indécence : une sensualité brûlante. La cannelle apporte du piquant et fait saliver. Péché épicé ! Montée en puissance avec la vanille racée, profonde, aux inflexions cuir-liqueur-musc. Douce animalité. Lâcher-prise enfin dans la chaleur lancinante de la myrrhe, à peine sucrée. Sensation de peau en surchauffe pour état second. Et très vite, une pure envie d’y revenir.

 
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