Rencontre Annuelle des Réalisateurs Tunisiens

Sur les traces de Barnaoui Tambouctaoui Dans le cadre de la Première Rencontre des Réalisateurs Tunisiens (17-19 février 2012), qui projette tous

Rencontre Annuelle des Réalisateurs Tunisiens

Sur les traces de Barnaoui Tambouctaoui


Dans le cadre de la Première Rencontre des Réalisateurs Tunisiens (17-19 février 2012), qui projette tous les films tunisiens produits en 2011, dans plusieurs salles Í  Tunis, le documentaire : « Waya Raye » d’Issam Saͯdi, a été projeté Í  la salle « Le Mondial », qui venait juste de rouvrir, après une fermeture que l’on croyait définitive !


Ce documentaire, de soixante quatre minutes, se laisse voir, malgré une lenteur excessive dans la narration et un traitement quelque peu négligé de l’image, particulièrement avec la caméra portée et l’absence du champs-contre-champs. Un film qui nous raconte le Stambali, la musique populaire de la communauté noire de Tunisie, sous un autre angle, celui d’une musique qui tient ses racines de l’Afrique subsaharienne. L’un des derniers survivants de cette forme musicale : Habib Jouini, la joue au Gombri, instrument Í  trois cordes et la raconte en souvenirs ineffaçables Í  son jeune fils qui s’initie Í  cette musique pour perpétuer la tradition. Habib Jouini est tunisien et fier de l’être, mais il n’en demeure pas moins triste de ne pas retrouver concrètement ses racines ; voire son identité africaine subsaharienne. Son arrière-grand-père, qui a débarqué en Tunisie en esclave venant de Tambouctou, au Mali, s’appelait Barnaoui Tambouctaoui. Le film oscille entre les processions et les transes lors des « Ziara » au mausolée de Sidi Ali Hattab. Cette musique, qui, dit-on, chasse les « Djins », est un legs inépuisable et Í  préserver. Le maÍ®tre du Stambali se déplacera Í  Dakar et non pas Í  Bamako. Il ira sur l’Í®le de Gorée visiter la « Maison des Esclaves » ; lÍ  o͹ ces derniers étaient emmenés vers leur nouveau destin, acquis par leur nouveau maÍ®tre, aux USA et en Afrique du Nord et dans d’autres contrées. Le réalisateur n’aurait-il pas pu emmener Habib Jouini Í  Tombouktou, tout simplement ! Car et nous et Si Habib, étions restés sur notre faim ; celle de ne pas fouler en sa compagnie, le sol et la terre de ses ancêtres africains. « Waya Raye » se doit d’avoir une suite pour compléter l’histoire et écrire, Í  travers l’image l’histoire de la présence des noirs en Tunisie. Car on dit qu’ils sont également d’origine soudanaise. L’Afrique est-elle toujours si lointaine et si proche. La Tunisie n’a-t-elle pas donné son ancien nom : « Africa » au continent ?


B.L.