Représentation au « Quatrième Art » de la pièce : « Peur(s) » de Jalila Baccar et Fadhel Jaͯbi : L’éternel recommencement

La pièce « Peur (s) », nouvelle création théatrale du duo Jalila Baccar et Fadhel Jaͯbi a été donnée le 15 octobre Í  la salle du « Quat

Représentation au « Quatrième Art » de la pièce : « Peur(s) » de Jalila Baccar et Fadhel Jaͯbi : L’éternel recommencement

La pièce « Peur (s) », nouvelle création théâtrale du duo Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi a été donnée le 15 octobre à la salle du « Quatrième Art » à Tunis devant un public des plus nombreux. Cette pièce est une coproduction entre le Théâtre national tunisien et le Théâtre an der Ruhr à Mülheim, en Allemagne.

La pièce est le second volet d’une trilogie sur la société tunisienne qui a été précédée par « Violence(s). » Les auteurs y « posent un regard sans concession sur ce qu’il est advenu de leurs espoirs nés lors de la révolution en 2011. » C’est l’impasse et le piège où se sont enlisés les personnages de la pièce : de jeunes scouts accompagnés de vétérans. Ils ont été, en effet, surpris par une tempête et ensevelis sous les dunes de sable. Ils restent enfoncés dans le brouillard et reviennent à la case départ après une tentative de s’en sortir. Ils se retrouveront dans un hôpital abandonné qui va leur servir d’abri de fortune contre la tempête mortelle. Un lieu qui sent la mort et les morts. Ces derniers sont entassés dans cet hôpital en ruines, après avoir expiré après avoir contracté une maladie contagieuse.

L’espoir semble apparaître et chaque fois il disparait tel un mirage dans le désert. La peur accompagne les personnages et l’évolution des faits n’est point rassurante. C’est l’éternel recommencement pour eux dans ce piège infernal.
Cette situation, interprétée majestueusement par de jeunes comédiens et par d’autres anciens, renvoie à celle des résultats plutôt négatifs auxquels a abouti la révolution tunisienne de 2011. La réalité est en face et le choix est difficile, voire impossible. C’est l’enlisement total. « Peur(s) » nous emporte dans un univers aride et difficile, douloureux et insupportable et traduit en quelque sorte le quotidien de la Tunisie d’aujourd’hui.

B.L.