Représentation de « Solwen » de et avec Leͯla Toubel

Le cri de la révolte et du relèvement La nouvelle pièce de la comédienne et auteure tunisienne Leͯla Toubel est un monodrame intitulé : «

Représentation de « Solwen » de et avec Leͯla Toubel

Le cri de la révolte et du relèvement

La nouvelle pièce de la comédienne et auteure tunisienne Leͯla Toubel est un monodrame  intitulé : « Solwen » (Olvido.) Un long cri de détresse sur les dangers encourus par la Tunisie ces derniers temps et qui la menacent toujours. Cette pièce a été présentée récemment Í  El Teatro devant une salle comble avec un long standing ovation.  

Les paradoxes viennent-ils sourire dès le démarrage de la pièce avec une scène nue, o͹, au milieu, une femme est debout en robe de mariée. D’un cÍ´té, un micro est installé et qui servira Í  la comédienne de s’y exprimer par intermittence, de l’autre, un coffre fermé, comme seuls  éléments de décor. Cela n’annonce point une fête. C’est plutÍ´t le comble de la tristesse, malgré toutes les apparences. Cette femme est devenue amnésique et ne sait plus pourquoi elle porte cette robe-lÍ . La force du jeu et du discours ne vont pas par quatre chemins pour dire et dénoncer toutes les atrocités nées après la révolution tunisienne. Les lumières tamisées, mais aussi les « douches » en lumières mettent en évidence l’actrice face au public. Une atmosphère étrange et terrible y règne. 

Et bien que ce monodrame est Í  la fois tragique et comique, Leͯla Toubel ne sourit et ne rie pas une seule fois durant toute la pièce, de près de deux heures. Une performance qui dénote d’un professionnalisme et d’un talent éclaté. Mieux encore, son propos va droit au but pour dire tout son refus des changements néfastes qui menaçaient la Tunisie. Elle évite intelligemment l’usage des mots crus et laisse le soin au public de deviner le sens vrai des termes utilisés. Le style et le ton sont narratifs et le monodrame se construit au fil des souvenirs et des images qui défilent devant cette femme. La pièce contient des moments très forts : avec l’appel Í  une minute de silence pour les martyrs de la révolution, mais aussi pour une patrie martyrisée, et la pluie de pétales de roses qui descend du ciel et que la comédienne offre Í  son public.    

Son corps est meurtri et son ame est malade. Elle garde pourtant l’espoir pour que vive une mère-patrie debout et pour que ne soit pas souillé son printemps kidnappé aux portes du rêve. L’appel au rêve est également un long cri poussé par Leͯla Toubel, persuadée de tenir tête jusqu’au bout de ses forces Í  tous ses détracteurs et en tant que femme. 

Pour ceux qui auraient raté de voir cette nouvelle création, elle sera rejouée les 29, 30 et 31 janvier Í  El Teatro et les 12, 13, 14,19, 20 et 21 février au « Quatrième Art. » Ils n’en seront pas déçus, car il faut absolument voir ce travail exceptionnel. 

B.L.