Représentation de la pièce « Bik Niich » (Par toi je vis !) de Naoufel Azara

Avec l’usage, Í  la fois, d’un discours direct et indirect, la nouvelle pièce théatrale tragi-comique « Bik Niich » de Naoufel Azara a été

Représentation de la pièce « Bik Niich » (Par toi je vis !) de Naoufel Azara

Comment dénoncer les tabous ?

Avec l’usage, Í  la fois, d’un discours direct et indirect, la nouvelle pièce théatrale tragi-comique « Bik Niich » de Naoufel Azara a été donnée du 24 au 26 décembre dans le cadre d’un cycle de représentations Í  El Teatro. Le public était aux anges avec du rire aux larmes.

En cette soirée du 24 décembre et devant une salle pleine comme un œuf, un comédien  était seul sur scène. Hassen Gharbi a joué durant plus d’une heure et demie. Un challenge plus ou moins réussi pour le One Man Show qu’il proposait. Il fallait absolument user de la voix, du corps et surtout incarner plusieurs personnages par imitation et par narration interposée. Sur un texte coécrit par Naoufel Azara et Hassen Gharbi, cette pièce est conçue et mise en scène par Naoufel Azara sous la forme d’un spectacle total. Qu’en dit la fable ? C’est l’histoire d’un comédien se considérant Citoyen du monde qui retourne au pays et qui n’est autre que la Tunisie, les yeux et la tête pleins de rêves pour un « monde meilleur possible. » Dès son arrivée Í  l’aéroport, il est reçu par la « Commission internationale de la Haute instance des réfugiés et retournés. » 

Il passera le « test » d’intégration des idées et pensées quant Í  leur adaptabilité avec l’imaginaire national. Ce test, pas du tout des plus commodes, sera réussi par cet homme rêveur, avec, toutefois, une liberté surveillée. Un test o͹ il doit se transformer en plusieurs objets et qui revient sur les obstacles que rencontre un porteur d’un projet sous ces cieux et dans une ère de liberté et particulièrement celle d’expression. Une critique du monde virtuel d’aujourd’hui et de la situation pas du tout Í  envier dans laquelle vit le pays, vient s’annoncer en filigrane. Le projet sociétal de ce bonhomme se heurte Í  une société un peu trop cloisonnée dans des principes parfois archaͯques et qui ne permettent point d’évoluer. A travers le jeu théatral, toutes les formes d’expression sont réunies.

Hassen Gharbi s’éclate sur scène usant de jeux de mots, de calembours qui en disent long sur les malentendus existants et les tabous immortels au sein d’une même société. Les spectateurs étaient emportés par le verbe vif et la manière subtile et intelligente avec laquelle la pièce soulevait des sujets aussi tabous que l’homosexualité, par exemple. Les imitations de personnages masculins et féminins et pas du tout ordinaires, étaient très réussies. Une pièce Í  un seul comédien qui a été fortement applaudie et en standing ovation.

B.L.