
Un démarrage timide
Et nous revoilÍ au festival international du film de Cannes. Votre magazine « Jetset » retrouve toutes les ambiances imaginables et imaginables de l’un des événements les plus couverts par la presse internationale Í travers le monde.
La fête du cinéma bat son plein sur la Croisette Í l’occasion de la 68è édition du festival. Le rythme fou des projections et le nombre impressionnant de films, dont plus des trois quarts sont en avant-première mondiale, toutes sections confondues, donne l’embarras du choix. N’y sont connus parmi les films sélectionnés et proposés que les films des sections du cinéma classique qui revisitent des films-cultes de l’histoire du cinéma. D’ailleurs, l’affiche du festival le suggère bien avec le visage éternel et radieux d’Ingrid Bergman, souriante, qui semble accueillir en haut des marches du théatre Lumière les invités et les journalistes présents. La soixante-huitième édition du festival de Cannes porte un chiffre très significatif, car, en 1968, le festival de Cannes a été interrompu et annulé par les organisateurs, car il a été rattrapé par les événements de mai 68 en France. Personne n’en parle ici, mais ce détail ne peut passer inaperçu pour les cinéphiles amoureux du cinéma.
D’autre part, les dizaines de spectateurs qui demandent toujours des invitations devant le palais des festivals pour telle ou telle projection d’un film, ont innové cette année. Ils sont en smoking prêts pour la montée des marches sur le tapis rouge, brandissant leur pancarte o͹ figure le titre du film qu’ils voudraient voir. En discutant avec l’un d’eux, il nous a répondu qu’il est de Cannes et qu’il est un étudiant en cinéma qui fait un stage en publicité pour une marque de bière, lÍ o͹ il réside. Il avait pu avoir une invitation, la veille. Comme quoi, des « trucs » comme ça, ça marche souvent lorsque des invités ont une invitation de plus.
Personne n’en parle ici, Í Cannes, mais ce détail ne peut passer inaperçu pour tous les cinéphiles amoureux du cinéma. Les premiers jours du festival ont été marqués par la projection, particulièrement en sélection officielle en compétition et hors-compétition, de plusieurs films qui laissaient indifférents et qui surprenaient par leur étrangeté et leur niveau quelconque pour figurer Í Cannes. Le film d’ouverture « La tête haute » de la française Emmanuelle Bercot, projeté hors-compétition, était acceptable, Í la limite, car traitant avec beaucoup de réalisme des problèmes de la rééducation des adolescents délinquants, en insistant sur le rÍ´le des éducateurs et celui d’un éducateur en particulier, rÍ´le incarné par Benoit Magimel. Quant Í la juge de l’enfance, dont le rÍ´le est joué par Catherine Deneuve, elle suivra pendant dix ans l’évolution de la situation d’un enfant prénommé Malony qui deviendra adolescent, tout en demeurant incorrigible valsant entre les centres de rééducation et la prison.
Ce rÍ´le a été joué par Rod Paradot. Cet adolescent deviendra au fil des années un personnage positif qui veut s’en sortir et fonder une famille, en reconnaissant l’enfant qu’il a eu avec la jeune fille dont il est tombé amoureux et avec laquelle il file le parfait amour. L’autre film étrange est l’italo-français « Tale of tales », une œuvre de Matteo Garrone, présenté en compétition. Salma Hayek y donne la réplique Í Vincent Kessel. Ce film est façonné dans le style le plus réel des films de contes du dix-septième siècle. Une libre interprétation des contes de Giambattista Basile. Ce « Conte des contes » est Í la fois humain et tragique, loufoque et fantastique. Seule la reconstitution des faits est des plus réussies. Mais on reste sur notre faim pour trouver le rapprochement avec les réalités d’aujourd’hui. Et la fête continue Í Cannes !
B.L.