Syrine Ben Moussa au démarrage de « Carthage hors les murs »

Le Malouf méditerranéen

Syrine Ben Moussa au démarrage de « Carthage hors les murs »

Le Malouf méditerranéen



L’esplanade de la Basilique Saint Cyprien à Carthage Présidence arrivait à peine à contenir le nombreux public venu le 23 juillet à l’ouverture du festival de Carthage « Hors les murs.» La chanteuse tunisienne résidante en France Syrine Ben Moussa inaugurait, ce soir-là, les soirées parallèles de ce festival avec son spectacle « De Séville, à Tunis. »


Pour les initiés, cela n’est point étrange pour cette artiste de talent qui s’est spécialisée, en quelque sorte, dans le genre du chant andalou qu’elle fusionne avec d’autres musiques du bassin méditerranéen. Elle, la native de la ville de Testour, « capitale » du Malouf en Tunisie, s’est abondamment abreuvée de cette musique qui constitue aujourd’hui sa carte visite à travers le monde. Syrine n’était pas à sa première venue en Tunisie, mais son retour était tronqué cette fois-ci par le retard énorme qu’avait enregistré son concert. La direction du festival de Carthage ne s’était même excusée auprès du public, via son présentateur en off. De plus, le public était trop « sage » ce soir-là, pour n’avoir pas sifflé ou hué durant les quarante minutes d’attente. Et renseignements pris, une panne d’électricité a été à l’origine de ce retard.


L’installation des artistes et le réglage de la sono étaient exécutés en présence des spectateurs qui avaient encore attendu assis après avoir été debout dehors. Et pour revenir au spectacle, Syrine Ben Moussa s’obstine toujours à chanter et étrangement le Malouf dans sa version algérienne, plutôt, soit celle du « Ksontini » et « Gharnati », entre autres genres. Nous avons donc eu droit à « Harramtou bik nouassi », en version algérienne, qui s’ajoute aux deux autres versions tunisiennes. Un choix qui détermine sa vision artistique du vaste chant andalou qui est partagé à travers les pays du Maghreb et en Espagne. Syrine Ben Moussa, dans sa quête de la diversité a essayé de faire des rapprochements entre la musique arabo-andalouse et celle espagnole.


Elle était accompagnée de la danseuse espagnole Melissa Carillo Caro, qui n’était pas très en forme ce soir-là et qui arrivait à peine à danser dans les normes. La chanteuse espagnole Rosa Angelis Garcia Clafejo a chanté en duo avec Syrine et particulièrement le cadeau de la soirée : la chanson de Hédi Jouini « Lamouni elli gharou minni. » Une rencontre insolite et originale entre les rives nord et sud de la Méditerranée.



B.L.