Tunis, capitale de la danse « Aswat » ou quand le corps se raconte

Le spectacle d’ouverture de la 14 è édition de « Tunis, capitale de la danse» et intitulé « Aswat » de la jeune artiste tunisienne Thouraya

Tunis, capitale de la danse « Aswat » ou quand le corps se raconte

Le spectacle d’ouverture  de la 14 è édition de « Tunis, capitale de la danse» et intitulé « Aswat » de la jeune artiste tunisienne Thouraya Boughanmi a tenu durant près d’une heure Í  la salle du « 4è Art » un public attentif et discipliné. Le spectacle a démarré sur une scène presque nue o͹ les corps de deux danseuses et d’un danseur venaient raconter leurs  fatigues et leurs peines.

La musique, ou plutÍ´t les percussions électroniques de Kais Rostom qui accompagnaient une bande son ou étaient jouées en live, devaient introduire ce spectacle qui rappelle fortement le théatre du mouvement. Les corps sont Í  la fois enchaÍ®nés et déchaÍ®nés dans une quête de salut et d’amour. La performance, bien que se situant sur un rythme lent, parfois incompris ou ambigu, accrochait de plus belle. Thouraya Boughanmi explique dans son texte introductif Í  son spectacle que « c’est une approche de la « Création » scénique que j’expérimente depuis cinq ans en « convergence » avec un mode de composition musicale et picturale par strates successives. » Dans ce spectacle, la parole est celle des corps enlacés et troublés, Í  la fois. Une sorte de quête d’un univers meilleur pour des corps meurtris et exténués.

Au fond de la scène l’écran diffuse, chemin faisant, un montage vidéo o͹ les couleurs, les formes et les mouvements changeants sont en phase avec ce qui se passe sur scène. Une continuité et un plus. La lourdeur est en continu et l’atmosphère n’est pas Í  la gaité. C’est sombre et lourd, triste et malheureux. Cela provoque des interrogations. Une narration poignante de situations invivables avec des improvisations de mouvements, de sons et de rythmes qui rappellent ceux d’Afrique subsaharienne nous était livrée avec délicatesse et sagesse. L’appel de la vie et Í  la résistance résonnaient. Les danseurs se surpassaient dans leurs mouvements successifs et parfois répétitifs. Un spectacle qui a été fortement applaudi. Il était dans la compétition ouverte cette année et réservée aux jeunes chorégraphes et danseurs tunisiens.  

B.L.