
Ça dansait dans la rue !
Précédant le démarrage des spectacles de la manifestation annuelle : « Tunis, capitale de la danse », une danse improvisée et en liesse a eu lieu dans l’après-midi du 1er mai devant la salle du « Mondial » qui allait accueillir deux spectacles successifs. Un avant-goÍ»t de tous les spectacles qui vont se poursuivre jusqu’au 4 mai.
Jeunes et moins jeunes y avaient pris part sous la conduite de Sihem Belkhouja, l’incontournable femme Í tout faire pour la danse en Tunisie et non moins organisatrice et directrice de ce festival annuel o͹ la danse est dans tous ses états. Artistes tunisiens et étrangers invités, parmi lesquels des danseurs et chorégraphes africains, n’avaient pas pu résister Í la tentation de participer Í cette petite fête, grande par son message de tolérance et de fraternité. La danse y est, en effet et certes mise en évidence, mais permet d’oublier et d’extérioriser ses sentiments et autres sensations enfouis. Toutes les musiques et chansons Í succès du moment étaient lÍ pour inciter tout ce beau monde Í prendre part Í ce ballet de rue.
La gaieté y avait régné et les sourires se lisaient sur tous les visages. Une preuve de plus pour dire que la Tunisie danse et qu’il est bon de danser sous ses cieux tranquilles. Les spectacles « in » allaient démarrer par la suite avec deux productions chorégraphiques tunisiennes : « A jour » de Sélim Ben Safia et « Salle d’attente » de Wael Merghni. Un public nombreux avait suivi les performances des différents danseurs. L’ambiance était quelque peu tristounette sur une scène Í peine éclairée. Mais les spectateurs allaient être invités Í aller voir, par la suite et Í quelques dizaines de mètres de lÍ , un spectacle « off. » Il s’agit de « M.A.K.T.O.U.B. » que le danseur Seifeddine Manai a joué sous le viaduc de l’Avenue de la République, Í Tunis.
Son spectacle est une agréable et surprenante performance o͹ rien n’a été laissé au hasard, car il s’agit d’une danse en milieu urbain. Un genre encore rare en Tunisie. Les spectateurs présents avaient suivi cette improvisation de bout en bout, car elle sortait des tripes et exprimait la difficulté Í choisir et Í prendre son chemin quand ceux-lÍ sont multiples et différents. Sei Manai a composé avec ce qui existait devant lui. Il avait prévu une échelle, une bicyclette, un sceau de peinture sèche qu’il avait propagé sur le lieu de son jeu et avait continué Í le faire durant le spectacle. Sous le viaduc ou au bord de la chaussée, son jeu se confondait au va- et vient des voitures et des autres véhicules. Il jouait de son corps et se tortillait pour donner vie Í ses sensations intérieures. Un spectacle fort réussi et très applaudi.
B.L.