
Danse l’Afrique danse !
C’est au cours d’une conférence de presse tenue aujourd’hui Í l’espace « Entracte » du « Quatrième Art » que le programme et les orientations de la treizième édition de « Tunis, capitale de la danse » qui aura lieu du 1er au 4 mai et organisée par « Ness El Fen », a été révélé et débattu. Des artistes de Tunisie d’ici et de la diaspora, du Sénégal, de la CÍ´te d’Ivoire, du Mali, du Bénin, du Maroc, d’Algérie, d’Egypte, de la RD du Congo, d’Ouganda, du Burkina Faso et d’Afrique du sud, y participent.
Sophie Renaud, directrice des échanges et des coopérations artistiques Í l’Institut français, Í Paris, a tout d’abord indiqué que cet événement coͯncide avec la première plateforme régionale triennale de repérage de nouveaux talents de Danse l’Afrique danse ! Qui se réalisera en trois étapes. Après Tunis, c’est au Cameroun, du 21 au 29 novembre 2014, puis Í Saint-Louis, au Sénégal en juin 2015, puis en novembre 2015, Í Maputo, au Mozambique et enfin Í Ouagadougou, au Burkina Faso, en novembre 2016. De son cÍ´té, Sihem Belkhoja, directrice de la manifestation n’a pas caché son souhait de voir Tunis devenir capitale de la danse et une porte ouverte sur l’international.
Emue jusqu’aux larmes, elle a parlé des danseurs tunisiens et des autres jeunes qui avaient participé Í l’opération danse aux feux rouges la veille dans les artères de Tunis. Vers dix huit heures, tous ces jeunes voulaient encore continuer Í danser et ils voulaient avoir des ailes pour voler ! « Ch’tahna, ch’tahna, avaient-ils dit et on voudrait danser encore ! » Mais aussi bien les danseurs amateurs ou professionnels d’ici, d’Afrique et d’Europe, rencontrent les mêmes difficultés pour s’affirmer et pouvoir ainsi vivre de leur art, tout simplement. Sihem Belkhoja l’a encore rappelé, en s’arrêtant sur le handicap des visas pour les artistes africains. Elle a donné l’exemple d’un allemand qui avait fait un grand choix parmi des danseurs africains, mais qui n’avait pu les amener en Allemagne, Í cause des visas.
« Aujourd’hui, ce sont les européens qui viendront danser en Afrique ! » a poursuivi l’interlocutrice. Et d’ajouter : »Il nous reste notre Afrique ! » Sihem Belkouja a également fait rappeler qu’elle n’aurait pas dÍ» choisir quatre salles pour accueillir cette grande manifestation, étant donné que les lumières et le son n’y sont pas tous disponibles pour les commodités des spectacles de danse. Même ceux du Théatre de la ville de Tunis sont limités. L’accès aux spectacles est gratuit pour permettre aux jeunes démunis d’assister Í tous les spectacles de création. Le danseur-chorégraphe Hafiz, qui vit et travaille en France et en parlant de son spectacle « Inti wana » (Toi et moi), a indiqué qu’il aurait pu choisir ce titre Í l’envers. Il s’agit en fait de gens qui ont grandi ensemble depuis la première édition de ce festival en 2002. Ce spectacle a été crée pour le festival d’Avignon avec Aͯcha Mbarek.
Ahmed Khamis, le Tunisien d’origine algérienne a présenté son spectacle « Transes » qui lui a été inspiré par le personnage de « Bousaadia » qu’il a découvert depuis son enfance. Quant Í Seif Mannaͯ, il est revenu sur son spectacle de rue « MEKTOUB » qu’il présentera sous le pont de l’avenue de la république, ou dans d’autres lieux Í Tunis. De son cÍ´té, Oumaima Manaͯ, qui participe Í l’événement avec : « Nitt 100 limites » et qui est également la directrice artistique de « Danse l’Afrique danse » a présenté succinctement le programme. Des journées et des soirées Í ne pas rater.
B.L.