Un « Tsunami » au festival de Carthage

Il y’avait des milliers de spectateurs Í  la première de la pièce « Tsunami » de Fadhel Jaͯbi et Jalila Baccar hier soir au théatre romain

Un « Tsunami » au festival de Carthage

Un appel contre l’intolérance et la bêtise

Il y’avait des milliers de spectateurs Í  la première de la pièce « Tsunami » de Fadhel Jaͯbi et Jalila Baccar hier soir au théatre romain de Carthage dans le cadre de la 49ème édition de son festival.Ce nouveau travail, très attendu, quoique évoquant les réalités de la vie politique et sociale de la Tunisie de l’après révolution et les menaces qui attendent au tournant, n’a pas pu atteindre le niveau escompté et espéré.

Serait-ce l’urgence de faire avec les moyens et l’actualité qui ont donné un résultat en deça des espérances ? On s’attendait Í  un spectacle grandiose de la trempe de ses créateurs qui nous avaient toujours convaincu Í  l’occasion de leurs précédentes pièces-cultes, faut-il le préciser. Plusieurs carences avaient marqué la représentation qui avait démarré avec près d’une heure de retard. L’humidité de la scène a fait glisser plus d’un comédien et danseur. La sonorisation était utilisée par micro-cravate interposé, mais cela ne roulait pas Í  merveille. Si bien que le jeu sans micro s’imposait de lui-même dans plusieurs scènes.

Le décor est celui d’une scène nue o͹ se meuvent les personnages par des va-et vient. Au fond de la scène un mur aux couleurs changeantes, n’arrivait pas Í  donner le plus Í  l’intensité des propos. Ces derniers sont un discours au premier degré et au style direct. Toute l’actualité tunisienne était reprise Í  l’occasion d’une histoire qui serait puisée de la réalité du vécu presque invraisemblable que traversent les Tunisiens depuis la révolution du 14 janvier 20011. La montée des islamiste y est pointée du doigt, non pas que ce mouvement ne pourrait pas faire dans le respect des droits de l’Homme et de la démocratie, mais dans le sens d’un véritable raz-de marée anti société civile, contre les progressistes et un appel pour l’obscurantisme et la vie dans une époque moyennageuse.

« Tsunami » est un appel contre la tyrannie et pour la liberté et les droits de l’Homme. Un rappel que la Tunisie est un pays tolérant qui a adopté un Islam modéré loin des « folies » intégristes qui n’ont aucune place aujourd’hui au sein de la société tunisienne. Le message a été bien reçu et le public s’en émerveillait. Ce travail gagnerait Í  être plus étoffé pour être encore plus fort et plus convaincant. Le jeu de Jalila Baccar et de Fatma Ben Saͯdane sortait du lot, car ces deux comédiennes exceptionnelles excellent dans les rÍ´les de composition.

B.L.