Collages, taggs et colère
C’est le 9 juillet qu’a eu lieu Í la galerie Essaadi Í Carthage Hannibal le vernissage de la nouvelle exposition de collages de l’artiste plasticien Sylvain Montéléone en une belle soirée ramadanesque, Í quelques mètres des Thermes d’Antonin.
Les amis de l’artiste et les fidèles visiteurs de cet espace culturel et artistique venaient en effet découvrir des travaux dédiés aux oublié(é)s de l’histoire.
Sylvain Montéléone prend comme point de départ le quotidien et l’actualité tunisienne racontée par les taggeurs pour se remémorer d’événements et des oubliés d’ici ou d’ailleurs.
Une exposition coup de poing qui vient raconter une histoire, celle relative aux damnés de la terre. Ceux-lÍ mêmes qui appartiennet Í l’histoire de l’humanité. Ira-t-il jusqu’Í « laver » des pages de cette histoire des couches ténèbres qui l’obscurcissent ? L’intention est claire. L’exposition va vers une prise de conscience collective contre ceux qu’on enterre vivants ou qui sont morts pour une cause. Sylvain nous cite la phrase d’Arthur Schopenhauer qui dit : « Ce que raconte l’Histoire n’est, en effet, que le long rêve, le songe lourd et confus de l’humanité. »
Il nous donne en plus un aperçu sur la vie de deux leaders Í qui il rend hommage par œuvres interposées. Avec « Sot véto Í Johanna », il salue Albert Luthuli, tombé dans l’oubli et qui meurt en 1967 tué par un train.
Il était l’ancien président de l’African National Congress (ANC) et Prix Nobel de la Paix en 1961 et qui avait manifeté passinnément contre l’emprisonnement Í vie de ses compagnons de lutte Nelson Mandela, Walter Sissulu et Govan Mbeki. Et avec le tableau « La légende de Samba », il rend hommage Martin-Paul Samba, le héros encombrant et opposant camérounais Í l’occupant allemand qui avait été condamné Í mort et exécuté.
L’artiste et poète Sylvain Montéléone dit d’ailleurs et en substance :
Quelque part dans la mémoire
Lumière noire
Quelque part dans l’inconscient
Eclair blanc…
Quelque part je le sais
Il y’a des peuples oubliés
Cette exposition est visible jusqu’au 18 juillet. A visiter absolument.
B.L.