
Il y ’avait du beau monde en cette soirée du 28 avril Í la galerie Gorgi, Í Sidi Bou Saͯd, Í l’occasion du vernissage de l’exposition « Man Antom » d’Aͯcha Filali. Un événement que les amateurs d’art ne pouvaient rater.
Cette exposition comprend douze installations qui racontent, avec beaucoup d’humour, le nouveau visage, parfois méconnaissable des Tunisiens après la révolution. Aͯcha Filali revisite un quotidien o͹ les mutations de la société ne se comptent plus. Cela se traduit dans les comportements, dans la rue, particulièrement et le soir sur les différentes chaÍ®nes de télé. La plasticienne emprunte Í Mouammar Kadhafi sa fameuse question « Man Antom ? » en s’adressant aux révolutionnaires qui avaient fait tomber son régime, par la suite. Mais ici, la question est adressée aux Tunisiens que l’artiste a du mal Í reconnaÍ®tre. Cela est terrible et ne peut passer inaperçu. Elle nous offre Í admirer ses travaux, particulièrement des installations et des bas reliefs, avec des titres sonnant justes.
Ces derniers renvoient Í toute une conception nouvelle que les politiques et le peuple adoptent. Les titres choisis sont lÍ pour mieux expliquer chacune des œuvres en jouets, en boites de conserve écrasées, en sculptures en tissu, en tÍ´le, en photos, en impression sur tissu…Les techniques et les matériaux sont réunis pour mieux expliquer les situations effarantes dont on ne peut qu’en rire, en fin de compte. Et il est une installation intitulée « Tchakchik Hnek » (Paroles en l’air) en sculptures en tissu, matériaux divers et parasol, qui symbolise au mieux l’oisiveté des partisans du moindre effort. D’autre part, les manuscrits avec impression sur plexi en conserves pour le Diptox, en bombes insecticides, boites de conserves et la Celtia, en canettes écrasées, ne peuvent passer inaperçus. De même que pour le « Prime Time », parodie des programmes télévisés sans aucun intérêt.
Quant Í la « Takwira fechambi », cette installation en dit long sur le double discours qui a caractérisé Í un certain moment les politiques. Une exposition qui mérite amplement le détour pour découvrir un travail éclaté.
B.L.