
Méditations, en attendant le printemps
Il y’a avait du beau monde entre artistes, journalistes et amis l’autre soir, le 6 mars, plus exactement, Í la galerie Bel Art Í El Menzah 6, Í l’occasion du vernissage de l’exposition de peintures Í l’huile et d’aquarelles de Tarak Fahfakh. La météo y faisait des siennes, car il pleuvait Í torrents, il ventait et il faisait un froid de canard. Les amoureux des arts plastiques s’y étaient donné rendez-vous, nonobstant ce handicap pourtant majeur.
Et ironie du sort, le titre de l’exposition « The rain is gone », en l’occurrence, (La pluie ou l’orage s’en est allé), voulait annoncer le départ de l’hiver et l’avènement du printemps. Mais c’était le contraire qui avait eu lieu. Car le printemps venait tout juste d’ajourner sa venue ! L’artiste peintre Tarak Fakhfakh répondait par un large sourire Í notre remarque, en insistant Í dire que sa nouvelle exposition est pleine de fraicheur, de couleurs vives et d’espoir. Ses précédentes expositions, devait-il ajouter, étaient en effet, au diapason de la situation d’inquiétude et d’insécurité qui avait accompagné les deux premières années post-révolution. Et comme sorti de ce cauchemar, Tarak Fakhfakh, n’en garde que très peu de traces et seulement Í travers deux tableaux parmi ceux en peinture Í l’huile.
Il s’agit des « Charognards de la révolution », ceux-lÍ qui trouvent des occasions de profit dans les malheurs des autres individus et des « Barbelés de la liberté avortée » ou comment cette liberté tant rêvée reste encore en difficulté. La suite de l’exposition, Í travers les peintures et les aquarelles en moyen et en grand format, raconte la vie au quotidien avec la pluie, les parapluies, les tempêtes et le beau temps. Il en est de même pour les amoureux, le temps qui passe et surtout avec les portraits de plusieurs personnages. Des vieux et des vieilles, en particulier, des hommes et des femmes. La beauté de ces dernières est nuancée. Les prénoms de ces sujets sont d’ailleurs les titres de pas moins de douze tableaux. La palette de Tarak Fakhfakh se situe entre impressionnisme et expressionisme, entre figuration et abstrait. Une exposition qu’on ne devra pas rater et qui sera visible jusqu’au 21 mars.
B.L.