
Des réminiscences plein les yeux !
Il y’avait beaucoup de monde, artistes et universitaires comme triés sur le volet, en ce samedi 21 février au vernissage de l’exposition de l’artiste plasticienne algérienne résidente Í Marseille Akila Mouhoubi. Elle propose, sous le thème de la réminiscence, ses travaux en technique mixte sur toile et sur carton.
Avec trente cinq toiles, accrochées sur les cimaises de la galerie, nous découvrons le travail singulier de cette artiste qui revient exposer en Tunisie après un peu plus de vingt ans d’absence. Elle avait exposé en 1994 Í l’Espace « Aͯn », Í SalammbÍ´. Et ce sont les bribes de souvenirs qui lui reviennent en mémoire qu’elle nous propose d’admirer par toiles interposées. Les travaux n’obéissent pas au préétabli, dans la mesure o͹ elles n’ont pas de cadre et semblent comme sorties du mur ! Un choix délibéré de l’artiste peintre qui éclate de sobriété et essaye par le truchement d’une peinture éclatée de l’accompagner dans sa quête récupératrice de souvenirs enfouis. Un travail de reconstitution ?
Certes, oui, mais il est réalisé avec autant de recherche, d’adresse que d’abstraction, voire de la vision de la plasticienne des êtres et des choses. Elle ne se cantonne pas Í représenter la vie telle quelle. Sont-ce des paysages ? Des pointes de lumière ? Ou ce qui reste de réminiscences vagues ou incomplets, soient-ils, que nous offre Í voir Akila Mouhoubi ? Des travaux en solo, en diptyque, ou en séries de huit œuvres, ou de quinze autres œuvres nous surprennent par l simplicité et la force du « discours » pictural. L’universitaire Rachida Triki, dans sa présentation de l’exposition a dit notamment : « Avec beaucoup d’habilité, l’artiste travaille la surface de la toile ou du papier carton pour obtenir Í la fois l’aspect de patine et d’accidents dus Í la morsure du temps…A l’allure d’un palimpseste, les formes évanouies gardent l’attrait de leur couleur comme des traces indélébiles qui persistent contre l’épreuve du temps. »
Une belle exposition Í voir absolument et qui se tiendra jusqu’au 11 mars Í la galerie Saladin, Í Sidi Bou Saͯd.
B.L.