Vivre de Walid Tayaa au Festival de Clermont-Ferrand

Ils courent, ils courent les festivaliers de Clermont Ferrand derrière des milliers de courts-métrages réunis Í  l’occasion du festival interna

Vivre de Walid Tayaa au Festival de Clermont-Ferrand

Ça court sous la neige !
Ils courent, ils courent les festivaliers de Clermont Ferrand derrière des milliers de courts-métrages réunis Í  l’occasion du festival international du court-métrage. Cette année, la neige s’y est invitée, créant une atmosphère très particulière, que l’on soit en extérieur jour, ou nuit. Le film (du festival) est passionnant ; d’autant plus que la Tunisie y participe avec deux films : « El Í®cha »(Vivre) de Walid Tayaa, en compétition internationale et : « Mkhobbi fi kobba »(Soubresauts) de Leͯla Bouzid, en compétition française, étant donné que c’est une production de la FEMIS.

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
« Vivre », de Walid Tayaa, est une fiction de 18 minutes datant de 2010 qui a été projetée avec cinq autres films Í  la salle du « Capitole » qui affichait complet en cette soirée du 30 janvier. Usant d’un discours tragi-comique et d’un humour froid, qui en dit long et en filigrane sur la situation sociale de la Tunisie du vingt et unième siècle, Walid Tayaa tisse son histoire Í  partir de faits puisés de la réalité socio-politique du pays. La mélancolie d’une femme veuve, qui veut sourire Í  la vie, malgré tous ses maux et tracas, se mélange Í  une certaine interprétation des préceptes de la religion musulmane, Í  travers un discours démagogique qui tend Í  faire trop peur aux musulmans eux-mêmes, que des chaÍ®nes TV diffuse Í  longueur de journée rendant borné leur esprit. Walid Tayaa a-t-il été ainsi un visionnaire, car l’éclatement de la révolution tunisienne du 14 janvier 2011, précédée par l’auto-immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010, Í  Sidi Bouzid, allaient, enfin, renverser la situation invivable des tunisiens, de cette pseudo-vie et l’ouverture d’une nouvelle page dans leur histoire contemporaine. « El Í®cha » (Vivre), veut-elle dire, tout simplement que l’on ne pouvait plus supporter cette vie cruelle. Et même après la révolution, les choses ne semblent pas marcher comme il faut. Car les convoitises continuent du cÍ´té politique ; si bien que même si la vie continue, elle n’en demeure pas moins invivable pour un grand nombre de citoyens tunisiens qui aspiraient Í  plus de liberté d’expression et de vie, tout simplement !

B.L.