Wallys Car : l’évolution de la voiture made in Tunisia avec la nouvelle IZIS II

En 2008 nous avons eu l’occasion d’interviewer Zied Guiga le créateur de la première marque de voitures tunisienne Wallys Car. Il venait de lanc

Wallys Car : l’évolution de la voiture made in Tunisia avec la nouvelle IZIS II

En 2008 nous avons eu l’occasion d’interviewer Zied Guiga le créateur de la première marque de voitures tunisienne Wallys Car. Il venait de lancer sa marque et avait pour but de la distribuer à l’international avec son premier modèle Izis, une voiture ludique avec un look jeune et rustique.
 
Pari gagné pour ce jeune entrepreneur qui au fil des ans a pu se faire une place dans le monde impitoyable de l’automobile et qui lance cette année son nouveau modèle Izis II dans la catégorie SUV.
 
Izis II est un SUV décapotable avec un nouveau châssis et une motorisation PSA Euro 6 de dernière génération (Peugeot Citroën Motors).
 
À la fois décalée et stylée, elle vous surprendra par son allure moderne et ses performances, mais aussi par sa conduite confortable et agile sur route comme en tout terrain.
C’est une vraie voiture contemporaine : jeune, dynamique, audacieuse et différente de tous les autres petits SUV.
 
Adaptée aux routes les plus difficiles, la Izis II est un véhicule original et d’une qualité irréprochable. Légère et économique, elle est aussi extrêmement solide avec une carrosserie en fibre de verre.
 
La Izis II est totalement personnalisable et pour cela un large panel d’options vous est proposé : en allant du choix de la peinture, jusqu’au choix des jantes sans oublier la sellerie et les feux pivotants.
 
En série vous bénéficierez de : autoradio blutooth / usb / aux et système sonore jbl, jantes aluminium 14", fermeture centralisé, répartiteur de freinage, volant réglable, sellerie élastomère, ordinateur de bord, direction assistée et climatisation
 
En option vous pourrez bénéficier de : peinture personnalisée, sellerie cuir / similicuir, banquette arrière rabattable (avec ceinture à 3 points), jantes 15" aluminium, jantes personnalisées 15", radars de recul, feux anti-brouillard, éclairage pivotant, marche-pieds, toit rigide arrière, vitres électriques, fermeture centralisée, boule de remorque, toit panoramique, vitres teintées, boîte robotisée.
 
La Izis II est une voiture de qualité qui n’a rien à envier aux automobiles européennes ou américaines et elle est 100% tunisienne !
 
Prix : à partir de 26 800 DT TTC
 
Info : http://www.wallyscar.com/ 
 
Pour le souvenir voici la première interview de Zied Guiga réalisée en 2008 : 
 
Interview de Zied Guiga : Wallys Car
 
Présentez-vous à nos lecteurs, vos études, votre formation, votre parcours…?
 
J'ai fait l'école hôtelière de Lausanne, ce qui n'a rien avoir avec ce que je fais maintenant, mais je suis passionné de mécanique et d'automobile depuis mon enfance. J'ai fait l'école d'hôtellerie surtout pour assurer mon avenir, puisque ma famille est dans le domaine depuis des années, mais je n'en suis pas passionné.
 
Ensuite, à mon retour en Tunisie, je comptais ouvrir une chaîne de fast food, un peu le concept de Burger King.
 
Et lors d'un voyage dans le sud de la France, j'ai rencontré par hasard M. René Bosch qui est un ancien constructeur de véhicules de petites séries. En discutant avec lui, il m'a appris qu'on pouvait fabriquer de petits véhicules avec de petits moyens en petites séries, il m'a expliqué comment rendre un projet rentable, et dès que je suis rentré en Tunisie, je me suis lancé à 100% dans ça.
 
À votre tour, expliquez-nous un peu comment on peut fabriquer une voiture ?
 
En fait, n'importe quel ingénieur peut fabriquer une voiture, mais la difficulté est de la mettre en circulation et de l'homologuer, surtout maintenant et en Europe.
Ce qu'on s'est dit, c'est qu'on allait faire une voiture tunisienne mais homologuée en Europe, c'est-à-dire qu'on respecte les normes et les critères les plus compliqués.
Après trois ans, on a fabriqué cette voiture qui est homologuée en France et qui respecte les normes de pollution, de freinage, de sécurité, etc.
 
Comment avez-vous eu l'idée de faire une voiture de cet aspect-là ?
 
Je vais résumer ; pour une voiture, il y a 4 points importants :
 
- Le châssis et la carrosserie, et pour ça on a besoin d'un ingénieur qui est fort en structure et en composite parce que la carrosserie est en composite comme la coque des bateaux. Pour ça, je connaissais quelqu'un en Tunisie qui pouvait le faire.
 
- L'homologation ; un conseiller en homologation qui te permet d'homologuer la voiture.
 
- Un motoriste qui te suit, une grosse société que ce soit Renault, Peugeot, Ford… parce qu'il ne suffit pas d'avoir les moyens d'acheter des moteurs. Peugeot ou Citroën font 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires et ils n'en ont rien à faire d'un petit constructeur qui va acheter 1000 ou 2000 moteurs. Donc, il faut gagner leur confiance, leur montrer qu'on est sérieux, négocier les contrats, etc. Ils ne mettent pas leur nom n'importe où.
 
- Puis le financement.
 
Je voulais que ce soit un projet 100% tunisien, qu'il y ait le maximum de composants tunisiens, et il fallait expliquer aux autorités notre projet, que ça existe... parce qu'au début, tout le monde te prend pour un fou.
 
Pourquoi n'avez-vous pas communiqué sur votre projet ?
 
Au début, c'est vrai que c'était difficile de faire croire que c'était faisable, même mes intimes me prenaient un peu pour un fou. Donc, je me suis dit ça ne servait à rien d'en parler, et de toute façon, tant mieux.
 
Pourquoi n'y a-t-il jamais eu de projets automobiles dans le monde arabe ou en Afrique ? 
 
Parce qu'on imaginait de grandes séries, ou qu'on allait faire concurrence à la Clio ou à Peugeot, ce qui est impossible car personne ne s'aventurera à investir beaucoup d'argent, même si tu viens d'une monarchie pétrolière. Un tel projet ne va jamais écouler 20000 voitures dès le début, il faut que la voiture soit fiable, qu'il y ait des distributeurs partout dans le monde, qu'il y ait un réseau de pièces détachées, la logistique, la technologie, les homologations… Et ça, ça ne vient pas avec l'argent, ça vient avec l'expérience, petit à petit. C'est pour ça que c'est une voiture pour un petit marché, une petite niche.
 
Parlez-nous des caractéristiques de la voiture.
 
Ce sont des véhicules de plage qu'on retrouve beaucoup à St Tropez, dans les Antilles, sur la Côte d'Azur ou aux Baléares, ce n'est pas une voiture qu'on va beaucoup trouver en Tunisie.
 
En Tunisie, pour 20 000 dinars, on veut une voiture qui a tout. Ça, c'est un second véhicule pour des gens qui ont une maison à la campagne ou à la plage.
 
C'est la niche des Citroën Méhari, des mini Mok, et c'est une niche qui est abandonnée par les grands constructeurs. C'est un marché de 2 à 3000 voitures par an au maximum, et elle ne doit pas dépasser les 13 000 euros.
 
Si un grand constructeur commence à réfléchir ou même à monter une usine sur place, ou à faire quelques réunions, ça va déjà lui coûter des millions d'euros. Donc, il ne faut pas une grosse structure pour construire ce type de voitures.
 
Le but, c'est de rentrer dans le marché avec ce véhicule et, petit à petit, de le décliner comme le véhicule 100% électrique prévu pour l'année prochaine.
 
Pourquoi avez-vous choisi le nom Wally, qui n'est pas très tunisien, pour un véhicule qui l'est à 100% ?
 
Il faut savoir que le monde est grand et qu'il faut que ce soit un nom compréhensible par tout le monde. Wally, c'est deux syllabes, c'est facile à retenir, ça se dit de la même manière en chinois, en anglais ou en français.
Wally aussi pour le nom d'une très belle île du Pacifique qui s'appelle Wallis-et-Futuna. Puis il y a un fait historique : la première Jeep qui a libéré l'Europe, c'est la Jeep Willis. C'est aussi un clin d'œil à cet événement.
 
Pourquoi le look de la Jeep, justement ?
 
Elle ressemble beaucoup mais ce n'est pas une copie à 100%, la calandre n'est pas la même.
 
C'est fait exprès, Wallys Car est un nouveau constructeur d'un pays arabe que personne ne connaît, mais quand on la regarde, on a l'impression de la connaître. C'est important parce qu'on est nouveau sur le marché et celui de l'automobile est sans pitié, il faut donc que la voiture ait un capital sympathie dès le début. Il ne faut pas faire une voiture arrogante pour ne pas mettre la barre très haut alors qu'on est très petit.
 
C'est une voiture ludique, et quand on la voit, on la trouve mignonne, c'est un look, un visuel qui est dans l'inconscient collectif.
C'est la voiture la plus dessinée depuis 60 ans, c'est le seul look que l'on peut retrouver dans les années 40 comme en 2008.
La marque s'appelle Wallyscar et le modèle s'appelle Izis, c'est la déesse de la fertilité en Inde.
 
Où pourra-t-on voir cette voiture ?
 
Pour l'instant, on en a produit 10 dont quelques-unes qui sont en train de suivre des tests. Deux sont disponibles et il y en a 3 à l'atelier, qui sont en train de subir quelques modifications.
 
Les commandes, c'est à partir de janvier, et on commence à livrer la France - parce que c'est notre premier marché - à partir de mars 2009.
 
Vous avez eu des commandes ?
 
Oui, énormément, je ne m'attendais pas du tout à ça. Je suis allé au Salon de l'Automobile de Paris en pensant déjà que ce projet était un grand succès parce qu'on a quand même réussi à fabriquer une voiture homologuée, puis les commandes sont tombées, ce qui nous a encore plus ravis et encouragés.
 
Donc, vous fabriquez l'Izis en Tunisie ?
 
Oui, on a une unité à Sidi Daoud - ce n'est pas notre usine, on la quitte dans six mois -, mais la grosse usine va être à l'entrée de Tunis, et là-bas, on pourra sortir 1500 véhicules par an. Mais pour l'année prochaine, on a à peu près 200 commandes de voitures. Il vaut mieux sortir 200 véhicules en très bon état que 1000 moyennes.
 
Vous n'allez livrer qu'en France ou est-ce qu'il y a des commandes tunisiennes ?
 
Les six premiers mois, on ne va livrer qu'en France. Il y a des commandes en Tunisie, mais on ne sait pas si on pourra les honorer.
 
Pourquoi ?
 
Parce qu'on n'a pas encore déposé un dossier auprès du Ministère des Transports.
On n'a encore fait aucune démarche, on est encore tellement petit qu'on ne peut pas tout faire en même temps, mais on voudrait à terme vendre en Tunisie, bien sûr.
 
Oui, mais en étant une voiture tunisienne, elle devrait être disponible ici avant tout, non ?
 
On va déposer un dossier d'ici la fin de l'année et on espère que ça va passer. Il y a une étude à faire car c'est une première, et les lois ne sont pas encore claires concernant une voiture tunisienne.
 
Est-ce qu'il va y avoir des technologies récentes dans cette voiture, comme l'ABS, les airbags…?
 
L'importante spécificité de cette voiture, c'est qu'elle n'est pas du tout oxydable, après c'est vraiment une voiture basique et rustique. Beaucoup de gens en ont marre de l'électronique de partout et voudraient avoir une voiture simple de bonne qualité. 
Elle a le démarrage codé, le volant réglable en hauteur, les jantes en alliage de série, la peinture métallisée, une bâche…
 
Quels sont les nouveaux modèles que vous prévoyez de fabriquer ?
 
Il y a un autre modèle en châssis long, et celle-ci en version électrique d'une autonomie de 80 à 100 km.
 
Vous avez une équipe de designers avec vous ?
 
On a une équipe de designers, de moulistes…
 
Est-ce que votre projet est rentable ?
 
Oui, à partir de l'année prochaine, il sera tout à fait rentable.
 
Qui sont les gens avec vous dans ce projet ?
 
Khalil Ben Hammouda, Hassen Hammouda, il y a des gens qui nous ont aidés au fur et à mesure, on n'était pas beaucoup sur le projet, une dizaine de personnes, c'est tout.
 
De qui est née cette idée ?
 
Mon père, René Bosch et moi.